Dans le monde équestre, les émotions s’échauffent dès qu’on parle de récompense alimentaire. Indispensable pour les uns, briseuse de relation pour les autres, la friandise ne laisse pas indifférent. Et pourtant, je trouve que ce débat repose souvent sur des incompréhensions des notions d’apprentissage. Allez viens, on va creuser ensemble le sujet.
Quel effet de la friandise sur la relation avec le cheval ?
La question qu’on retrouve souvent dans le débat sur la récompense alimentaire, c’est la question de son effet sur la relation avec le cheval. Tu sais, le fameux « je veux que mon cheval fasse les choses pour moi, pas pour la bouffe ! »
Le problème ici, c’est qu’on mélange les torchons et les serviettes : la récompense alimentaire, et la relation au cheval.
Sauf que la récompense alimentaire, c’est avant tout un outil utilisé pour l’apprentissage, en appliquant les principes du renforcement positif.
Il est donc important de se pencher sur ce qu’on utilise comme alternative à cette récompense quand on éduque nos chevaux. Et le plus souvent, il s’agit de la pression, en appliquant le principe du confort-inconfort en renforcement négatif.
Et là, on peut donc poser la question un peu autrement : t’es plutôt récompense alimentaire, ou plutôt retrait de la pression comme renforcement ?
Mais mince, j’ai enlevé la notion de relation dans cette question. Et oui, parce que formulé ainsi, ça change tout !
Pression ou friandise, c’est le même problème !
La récompense alimentaire est un OUTIL utilisé en renforcement positif. La pression est un OUTIL utilisé en renforcement négatif.
La friandise peut créer des émotions négatives, notamment la frustration. La pression peut créer des émotions négatives, notamment la résignation.
La friandise peut créer de la contrainte par peur du manque. La pression peut créer de la contrainte par peur de l’inconfort et de la douleur.
Bref, pression et friandise sont des OUTILS utilisés en conditionnement opérant. Et le risque du conditionnement opérant, c’est de contraindre le cheval.
Mince, tout ce qu’on ne veut pas quand on a envie de construire une relation où le cheval trouve du plaisir à faire des choses avec nous. C’est pour ça qu’à mes yeux, un débat plus utile est celui de notre utilisation du conditionnement opérant. Et de la façon dont on l’utilise pour préserver l’envie de nous chevaux.
Alors, si tu veux un débat un peu plus utile, tu peux te questionner là dessus :
Conditionnement opérant ou motivation intrinsèque ?
Contrainte ou autonomie ?
Obligation ou consentement ?
Conditionnement ou consentement : on préfère quoi ?
Je vais te faire la réponse classique : ça dépend !
L’apprentissage par conditionnement permet de poser des bases de communication claires avec ton cheval. Il peut se faire en renforcement négatif ou en renforcement positif, selon tes envies et objectifs. Pour moi, il est utopique de croire qu’on peut s’en passer. Même si je recherche énormément la motivation intrinsèque avec les chevaux.
Le conditionnement offre ainsi un cadre de sécurité et de sérénité, sur lequel tu peux construire une relation dans laquelle le cheval sait comment dire non. Le consentement est alors facile et fluide.
Mon approche aujourd’hui, c’est donc :
Rechercher le plus de consentement possible, tout en acceptant qu’un peu de conditionnement est parfois nécessaire.
C’est une recherche d’équilibre permanente et passionnante.
Le plus important à mes yeux, c’est d’avoir conscience que nous naviguons souvent sur le fil entre les deux. Et de toujours nous questionner pour trouver ce qui sera le plus juste pour nous et nos chevaux.
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